Pourquoi tamiser son compost ?
Après plusieurs mois de compostage, quand vous soulevez enfin le couvercle de votre bac, c’est la récompense : l’odeur chaude de terre, le noir profond du compost mûr… mais aussi des petits bouts de coquilles d’œufs, des morceaux de bois non décomposés et parfois même ce trognon de pomme que vous jurez avoir mis il y a six mois. Ce n’est pas grave — c’est même normal ! Mais pour obtenir un amendement fin et homogène, prêt à être utilisé au jardin ou pour vos plantes d’intérieur, le tamisage est une étape essentielle.
Le tamisage permet de séparer les matériaux bien décomposés des fragments trop gros ou encore en décomposition. Le compost tamisé est plus agréable à manipuler, pénètre mieux le sol, et est idéal pour les semis, les pots ou même comme engrais naturel pour vos plantes capricieuses.
Et puis entre nous, quoi de plus satisfaisant que de passer son compost au tamis et de voir apparaître cette belle poudre sombre, preuve vivante (enfin… presque) de votre engagement écologique ?
Quand tamiser son compost ?
Le bon moment pour tamiser, c’est lorsque votre compost est « mûr ». Comment savoir ? Il doit avoir une texture grumeleuse, une odeur de sous-bois (et non de vieux brocoli) et être bien sombre. Généralement, comptez entre 6 à 12 mois selon les conditions de compostage (aération, humidité, température).
Petit conseil de jardinière avertie : tamisez votre compost sec. Un compost humide est plus collant, plus difficile à trier et aura tendance à boucher les mailles de votre tamis. Une astuce ? Laissez-le sécher au soleil pendant une demi-journée avant le tamisage, vous verrez, ça change tout.
Quel type de tamis choisir ?
Il existe plusieurs types de tamis sur le marché, à adapter selon votre budget, votre espace et votre degré de passion compostique :
- Le tamis manuel : un grand classique. Monté sur un cadre en bois ou en métal, avec une maille plus ou moins fine (5 à 10 mm). Idéal pour les petits composts urbains.
- Le tamis rotatif (ou « trommel ») : souvent fait maison avec un tambour tournant à la manivelle. Super pour faire le tri sans se casser le dos et efficace pour les gros volumes.
- Le tamis électrique : pour les pros ou les collectivités. Oui, ça existe ! Mais soyons honnêtes, pour un jardinier amateur cela relève un peu du luxe (et du bruit).
- Les solutions DIY : un vieux tamis à sable, un grillage fixé sur un cadre en bois, ou même une passoire de récup’ peuvent faire le job. L’essentiel étant d’adapter la taille des mailles à l’usage que vous ferez du compost.
Un petit conseil personnel : optez pour une maille de 8 mm si vous utilisez le compost pour vos semis. Vous obtiendrez une matière fine, homogène, qui se mélange parfaitement aux terreaux.
Comment tamiser efficacement votre compost ?
Passons à la pratique. Voici comment bien s’y prendre :
- Étape 1 : Choisissez un jour ensoleillé et sec. Disposez votre tamis sur une brouette, une grande bassine ou directement sur une bâche.
- Étape 2 : Avec une pelle, versez une petite quantité de compost sur le tamis.
- Étape 3 : Secouez doucement ou frottez le compost contre la grille avec vos mains gantées ou une vieille raclette. Laissez la gravité faire son œuvre.
- Étape 4 : Les particules fines tombent dans le récipient du dessous, tandis que les gros résidus restent sur le tamis.
- Étape 5 : Récupérez ces éléments plus grossiers et remettez-les dans votre bac à compost pour un nouveau cycle.
Et voilà ! En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, vous voilà avec un compost digne des plus belles jardineries — mais 100% maison, bien sûr.
Que faire des gros résidus non décomposés ?
Ne les jetez surtout pas ! Ces résidus (morceaux de coquilles d’œuf, bouts de brindilles, épluchures épaisses…) sont simplement plus lents à se décomposer. Remettez-les dans le bac à compost avec les nouveaux apports. Ils y joueront un rôle de structure, favorisant l’aération du compost et évitant le tassement.
Certains jardiniers les utilisent aussi en paillage au pied des plantes vivaces. C’est rustique, mais ça fonctionne !
Le compost tamisé : pour quels usages ?
Une fois tamisé, votre compost permet toutes les fantaisies vertes :
- Pour les semis : mélangé avec du sable ou de la terre fine, le compost apporte les nutriments essentiels dès la germination.
- Au potager : épandez-le aux pieds de vos légumes pour booster la fertilité du sol.
- Pour les plantes d’intérieur : incorporé dans le terreau, il enrichit le substrat de façon naturelle.
- Dans les massifs : utilisé en surfaçage, il nourrit les plantes sans perturber la structure racinaire.
Et si vous disposez d’un compost particulièrement riche (merci les marc de café et coquilles d’œufs !), évitez d’en mettre trop d’un coup. Comme pour toute bonne chose, la modération est la clé.
Une astuce de terrain pour les jardiniers pressés
Je le confesse : il m’arrive de faire du « semi-tamisage ». C’est-à-dire ? Je pré-tamise les plus gros morceaux à la fourche, directement sur la parcelle, et je n’utilise le tamis fin que pour mes semis et mes jeunes plants. Un compromis qui allie efficacité et simplicité sans sacrifier la qualité.
Et entre nous, le jardinage, ce n’est pas un concours de perfection mais une question de bon sens (et de patience !).
Réaliser son propre tamis : mode d’emploi rapide
Pour les bricoleurs du dimanche (ou du samedi matin), voici une mini-recette pour fabriquer votre propre tamis :
- Un cadre en bois (de cagettes recyclées, par exemple)
- Une grille métallique type grillage rigide (mailles de 8 mm pour les semis, 12 à 15 mm pour un usage polyvalent)
- Une agrafeuse murale ou des clous et un marteau
Agrafez solidement la grille au cadre. Vérifiez que rien ne dépasse pour éviter toute blessure, et c’est tout ! Vous pouvez même adapter la taille à la largeur de votre brouette pour un combo ultra efficace.
Pour les plus motivés, direction les sites de tutoriels de jardinage ou les vidéos de passionnés sur YouTube : vous y trouverez de quoi construire un tamis rotatif maison (et faire quelques jaloux au passage).
Le tamis : plus qu’un outil, un engagement
Prendre le temps de tamiser son compost, c’est optimiser le fruit de mois de patience. Cela vous permet aussi de mieux comprendre ce qui se passe dans votre bac : trop de bois ? Déchets mal équilibrés ? Trop sec ou trop humide ? Le tamis devient votre outil d’observation, presque un stéthoscope du compost !
Et surtout, c’est une manière de valoriser entièrement chaque épluchure, chaque reste alimentaire. Car un compost bien tamisé, c’est un geste de plus vers un jardin autofertile, respectueux de la nature… et de votre porte-monnaie.
Alors, prêt·e à secouer votre compost ? Si vous avez une astuce ou une méthode perso de tamisage, racontez-la en commentaire — la communauté compostophile d’OkCompost adore les bonnes idées partagées !