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Fermentation entérique : impact sur le compost et la gestion des gaz

Fermentation entérique : impact sur le compost et la gestion des gaz

Fermentation entérique : impact sur le compost et la gestion des gaz

Fermentation entérique : mais de quoi parle-t-on exactement ?

Si vous avez des animaux chez vous – ou si vous êtes un tant soit peu curieux du monde agricole – vous avez sans doute déjà entendu ce drôle de terme : la fermentation entérique. Rien à voir avec des bocaux de choucroute ou du kéfir. Non, ici, il est question… de pets ! Enfin, de fermentation qui se produit dans l’intestin – principalement chez les ruminants tels que les vaches, les moutons ou encore les chèvres – et qui émet du méthane (CH₄), un puissant gaz à effet de serre.

Et là, vous vous demandez sûrement : quel est le lien entre ces gaz digestifs et mon compost tout mignon dans le fond du jardin ? Très bonne question. Creusons ensemble.

Le méthane, star méconnue de l’effet de serre

On le sait moins que le dioxyde de carbone (CO₂), mais le méthane est un gaz à effet de serre bien plus puissant : en moyenne, son pouvoir de réchauffement est estimé à environ 25 fois supérieur à celui du CO₂ sur un horizon de 100 ans. Dans les émissions mondiales, l’agriculture – et plus spécifiquement la digestion des ruminants – est une source majeure de méthane.

En France, selon le Ministère de la Transition Écologique, la fermentation entérique représente environ 45 % des émissions de méthane anthropiques. Autrement dit : nos amies les vaches émettent plus de méthane que nos poubelles ou nos stations d’épuration réunies.

Mais quel rapport avec le compost ?

Mettons les choses au clair : le compostage en lui-même, lorsqu’il est bien réalisé en présence d’oxygène, ne produit pas (ou très peu) de méthane. Le souci, ce sont les erreurs de compostage, notamment lorsqu’un tas de déchets devient trop compact, trop humide, et sans oxygène. Dans ces conditions, on bascule dans ce qu’on appelle la fermentation anaérobie (sans oxygène) – une fermentation qui a beaucoup en commun avec… celle des bovins !

Résultat ? Formation de méthane, odeurs désagréables, et perte de nutriments précieux pour vos plantes. Dommage, non ?

Les gaz de fermentation : pas seulement dans les estomacs

La fermentation entérique est donc un cas particulier de fermentation anaérobie, propre aux animaux, mais le phénomène intervient aussi dans d’autres domaines :

Notre objectif, en tant que jardiniers amateurs ou composteurs débutants (ou confirmés !), est donc double : éviter les fermentations anaérobies non désirées, et tirer parti des matières organiques sans générer de gaz polluants.

Comment bien composter pour limiter les émissions de gaz ?

Pas besoin de masque à gaz pour mélanger vos déchets ! Il suffit de respecter quelques principes simples pour garder votre tas de compost bien aéré et efficace :

Un bon compost, c’est comme une soupe mijotée au coin du feu : il a besoin d’attention, d’aération… et d’amour.

Et côté animaux ? Transformer les déjections en atout

Si vous avez la chance d’avoir des poules, lapins, ou même une chèvre dans votre jardin, leurs déjections peuvent devenir un excellent ingrédient pour votre compost. Attention cependant : toutes ne se valent pas. Celles des poules sont très riches en azote, et demandent à être bien équilibrées avec des matières brunes.

Et pour les plus ambitieux, saviez-vous que dans certaines fermes bio, on va jusqu’à valoriser les gaz issus de la fermentation entérique en installant des digesteurs anaérobies ? Les déjections bovines y fermentent dans un environnement contrôlé, capturant le biogaz (principalement du méthane) pour chauffer des bâtiments ou produire de l’électricité. Une solution inspirante, non ?

Fermentation : un mot qui veut tout et rien dire ?

Encore une autre petite anecdote pour briller en soirée compost : le mot « fermentation » est parfois mal perçu à tort. Il est utilisé tantôt pour désigner les processus bénéfiques (comme la fermentation des légumes lacto-fermentés ou du pain au levain), tantôt pour des phénomènes moins glamour comme la fermentation entérique.

En compostage, on parle aussi de fermentation contrôlée dans certaines techniques comme le bokashi, venu du Japon, qui permet de pré-traiter les déchets organiques à l’aide de micro-organismes. Bon à savoir : le bokashi, bien qu’efficace, est anaérobie – il faut donc gérer les effluves et le « jus » qu’il produit (riche en nutriments mais aussi en odeurs !).

Le potentiel de la gestion des gaz dans la transition écologique

Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que la gestion des gaz issus de la fermentation – qu’ils soient d’origine animale ou liée à nos restes de cuisine – représente un levier important dans la réduction de notre empreinte carbone.

Pour aller plus loin, voici quelques pistes inspirantes :

Et chez vous, dans votre jardin, sur votre balcon, ou même dans un composteur de cuisine, vous pouvez – à votre échelle – contribuer à cette transformation, en produisant un compost sain, aéré, et bénéfique pour la planète.

Un compost bien géré, c’est tout bénéf’

On ne vous le dira jamais assez : un compost bien géré, c’est :

La prochaine fois que vous brassez votre compost, pensez-y : derrière l’odeur de feuille morte et la chaleur discrète du tas, c’est toute une chaîne de processus biologiques qui s’active. Et ça, c’est presque de la magie – ou du moins de la science, au service de notre belle planète.

Et vous, avez-vous déjà eu des odeurs bizarres ou des phases douteuses dans votre compost ? Peut-être était-ce un début de fermentation anaérobe… ou un raton laveur gourmet ? Partagez vos expériences en commentaire, on adore vos anecdotes !

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