Pourquoi choisir le lombricompostage ?
Le compostage, c’est bien. Le lombricompostage, c’est encore mieux, surtout quand on vit en appartement ou dans un petit espace sans jardin. Grâce aux vers de compost, aussi appelés vers de lombricompost, il est possible de transformer ses déchets organiques en un engrais naturel de grande qualité, tout en réduisant le poids de sa poubelle.
Mais attention, il ne s’agit pas de vers de terre ordinaires qu’on trouve dans le jardin après une averse. Non, ici, on parle de véritables petites machines à recycler, sélectionnées pour leur efficacité. Et pour démarrer du bon pied, il faut savoir lesquels choisir et comment bien s’équiper.
Quels vers choisir pour le lombricompost ?
Il existe plusieurs espèces de vers adaptées au compostage domestique, mais trois principales se démarquent par leur efficacité à dévorer nos épluchures de légumes :
- Eisenia fetida, aussi appelé ver de fumier : c’est le plus courant et le plus utilisé. Il adore les matières en décomposition riches en azote.
- Eisenia andrei, très proche du précédent, rouge légèrement plus vif. Il est tout aussi performant et très résistant.
- Eisenia hortensis, ou ver européen, un peu plus gros et plus lent, mais utile pour stabiliser la population du lombricomposteur.
En général, les éleveurs fournissent un mélange équilibré des deux premières espèces. C’est l’idéal pour démarrer un lombricomposteur dynamique.
Où acheter ses vers à compost ?
Bonne nouvelle : pas besoin de fouiller votre potager ou de déranger la forêt pour trouver vos premiers lombrics. Il peut être tentant de se fournir sur des plateformes de revente, ou même auprès de connaissances généreuses, mais voici quelques sources sûres et pratiques :
- Les lombricomposteurs vendus avec des vers : certains kits incluent une colonie de vers prête à l’emploi, généralement livrée quelques jours après pour éviter les mauvaises surprises.
- Des éleveurs spécialisés : privilégiez les sites français certifiés, comme Vers La Terre ou Lombricomposteur.fr. Les vers sont expédiés en colis ventilé avec un substrat de transport idéal.
- Les associations écologiques locales : certaines structures distribuent ou vendent des vers à prix doux, voire les offrent lors d’ateliers ou d’événements sur la gestion des déchets.
Petit conseil d’amie : évitez les vers pêchés soi-même dans le sol ou achetés en animalerie pour la pêche. Ils ne sont pas adaptés au compostage domestique et risquent de mourir rapidement dans votre lombricomposteur.
Combien de vers faut-il pour commencer ?
Une population de départ entre 250 g et 500 g de vers (soit environ 500 à 1000 individus) est recommandée. C’est suffisant pour initier le processus tout en laissant aux vers le temps de s’adapter à leur nouvel environnement.
Avec le bon apport alimentaire et un habitat adapté, leur population doublera naturellement tous les deux à trois mois. Pas besoin donc de commencer avec une armée ! Une colonie bien nourrie et équilibrée s’autogère très bien.
Installer un lombricomposteur chez soi : mode d’emploi
Pas besoin d’être bricoleur·se du dimanche pour s’offrir un lombricomposteur. Plusieurs modèles existent, tout-en-un, compacts, parfois même design ! Mais on peut également opter pour une version faite maison avec quelques bacs empilés et des trous bien placés.
Les éléments essentiels :
- Une structure à plusieurs étages : les vers migrent vers le haut à mesure que vous ajoutez des déchets, laissant le compost mûr en bas.
- Une bonne aération : grâce à des trous ou ouvertures latérales pour éviter les mauvaises odeurs.
- Un robinet ou récupérateur de jus : pour récupérer le précieux thé de compost, un liquide nutritif à diluer avant d’arroser vos plantes.
Placez votre lombricomposteur dans un endroit tempéré : entre 15 et 25°C est l’idéal. Une cave, une cuisine ou même un balcon abrité peuvent convenir.
Bienvenue à la maison, petits vers !
Avant de les plonger dans leur nouvelle vie, offrez-leur un lit douillet : une poignée de terreau non fertilisé, du carton humidifié en petits morceaux, quelques feuilles mortes font un bon départ. Évitez les substrats acides ou enrichis en produits chimiques.
Une fois installés, laissez-les tranquilles pendant 48h avant d’ajouter les premiers déchets. Cela leur laisse le temps de s’acclimater sans stress.
Que peuvent-ils manger ?
Les vers sont plutôt gourmands… mais point trop n’en faut. Voici leur menu préféré :
- Épluchures de fruits et légumes (non cuits)
- Marcs de café (avec le filtre en papier, oui oui)
- Sachets de thé (sans agrafe métallique !)
- Restes de pain ou céréales non sucrés
- Petits morceaux de carton ou papier non imprimé
À éviter absolument :
- Viande, poisson, produits laitiers
- Aliments trop gras, salés ou épicés
- Déchets acides comme agrumes et oignons
- Plastiques (même « biodégradables » non certifiés OK compost ! 😉)
Une petite anecdote ? La première fois que j’ai nourri mes vers avec du melon bien mûr, j’ai sous-estimé leur appétit. En deux jours, tout avait disparu… sauf l’odeur persistante. Leçon retenue : mieux vaut nourrir peu et souvent, que trop en une fois !
Entretenir son lombricomposteur
Vous n’avez pas besoin de consulter vos vers tous les jours, mais un petit suivi régulier garantit que tout se passe bien. Soyez attentif aux signes suivants :
- Si ça sent mauvais, c’est que vous avez sûrement trop nourri ou que le bac est trop humide.
- Si vous voyez des moucherons, ajoutez davantage de matière sèche (papier, carton).
- Si les vers tentent de s’échapper, vérifiez la température et l’acidité du substrat.
Astuce : une main dans le bac est le meilleur capteur. Le matériau doit rester humide comme une éponge essorée, ni sec ni détrempé.
Et le compost dans tout ça ?
Après 3 à 6 mois, vous obtiendrez un compost noir, fin et homogène : le lombricompost. Riche en nutriments et micro-organismes bénéfiques, il est parfait pour les plantes d’intérieur comme pour le potager.
Comment l’utiliser ?
- Pur dans les pots de fleurs ou les jardinières
- Mélangé à du terreau
- En paillage au pied des légumes du potager
Quant au « thé de compost », diluez-le à 1/10 dans l’eau avant d’arroser vos plantes préférées. Un vrai élixir !
Des vers heureux pour un jardin vivant
Adopter des vers à compost, c’est plus qu’un geste écologique : c’est nouer une relation (discrète mais efficace) avec une armée de recyclage vivante. Ils travaillent pour vous, silencieusement, sans demander la moindre rémunération… à part quelques épluchures.
Et si vous avez des enfants, c’est aussi une merveilleuse occasion de leur parler de biodiversité, de cycle de la matière et de respect du vivant. Un peu comme adopter une famille de lapins, en plus utile et sans les crottes dans le salon.
Alors, prêt(e) à faire entrer les vers chez vous ? Une fois qu’on commence, on ne revient jamais en arrière. Et dans le monde du compostage, vous verrez vite : ce sont toujours les vers qui ont le dernier mot 😉.
