Pourquoi choisir le lombricompostage ?
Si vous cherchez une manière simple, propre et efficace de réduire vos déchets de cuisine et de produire un engrais naturel pour vos plantes, le lombricompostage est fait pour vous. Saviez-vous qu’un tiers de nos ordures ménagères sont composées de matières organiques compostables ? Pourtant, beaucoup finissent incinérées ou enfouies. Une aberration quand on sait que des lombrics peuvent les transformer en or noir pour vos plantations !
Le lombricompostage est une méthode de compostage utilisant des vers de terre (oui, ces petites bêtes très utiles !) pour décomposer les matières organiques. C’est une solution idéale en appartement ou en maison avec peu d’espace extérieur. Pas d’odeur, pas de nuisances, juste du compost de qualité et un petit élevage de travailleurs infatigables.
Matériel nécessaire pour fabriquer un lombricomposteur maison
Pas besoin de bricoler comme un pro ou d’investir une fortune. Avec un peu de récup’ et quelques outils simples, vous pouvez assembler un lombricomposteur fonctionnel en moins d’une heure. Voici ce qu’il vous faut :
- 3 boîtes en plastique empilables avec couvercles (de type boîte à rangement, transparente ou opaque)
- Un robinet en plastique (optionnel mais fortement recommandé pour recueillir le « thé de compost »)
- Une perceuse avec mèche fine ou un gros clou et un marteau
- Un morceau de moustiquaire ou de tissu fin
- Des journaux ou cartons non imprimés
- Et bien sûr… des vers Eisenia fetida (vers rouges du fumier), les stars du lombricompostage
Ces fournitures se trouvent facilement dans les grandes surfaces de bricolage, en ligne ou même dans vos placards. L’idée est de rester dans une démarche écolo, alors n’hésitez pas à recycler ce que vous avez déjà à la maison.
Étapes de fabrication
Préparer les boîtes
Chaque boîte aura une fonction précise :
- La boîte du bas : elle sert à récupérer le liquide de compostage, aussi appelé « thé de compost », un excellent engrais liquide. Si vous avez un petit robinet à insérer, c’est ici qu’il doit aller, en bas sur le côté. Sinon, pas de panique, vous pourrez toujours récupérer le liquide manuellement.
- Les deux boîtes du dessus : elles accueilleront successivement les déchets organiques et les vers. Percez de petits trous (environ 2 mm) au fond de ces deux boîtes. Ce seront les canaux de circulation pour les vers et l’humidité.
Assurer une bonne aération
Les vers ont besoin d’oxygène. Percez également des petits trous (toujours de 2 mm maximum) sur les parois latérales supérieures de chaque boîte pour une bonne ventilation. Veillez à ne pas en faire trop non plus au risque d’assécher trop rapidement le compost.
Installer la moustiquaire
Collez ou fixez un morceau de moustiquaire ou d’un tissu fin sous les trous du fond des boîtes qui accueilleront les vers. Cela évite que ces derniers ne tombent dans le bac de récupération tout en laissant passer l’humidité.
Assembler le tout
Disposez les boîtes en les empilant :
- Boîte de récupération avec ou sans robinet en bas
- Boîte intermédiaire : déchets en cours de décomposition
- Boîte supérieure : nouveaux déchets
À mesure que la boîte supérieure se remplit, les vers commencent à la coloniser, et vous alternez ensuite l’ordre des boîtes. Simple comme bonjour !
Accueillir vos premiers vers
Il est maintenant temps d’introduire vos colocataires ! Les vers Eisenia fetida se trouvent facilement dans les magasins spécialisés, auprès d’associations ou chez un voisin déjà lombricomposteur (parlez-en autour de vous, ils sont souvent ravis de partager une poignée de vers).
Commencez par préparer leur litière :
- Déchirez du carton ou des journaux en fines bandes
- Humidifiez le tout (sec mais souple au toucher, comme une éponge essorée)
- Tapissez le fond de la boîte du milieu avec cette litière
Ajoutez ensuite les vers, puis laissez-les s’installer quelques jours avant de commencer à ajouter de la matière organique.
Que peut-on composter ?
Voici une petite liste pour vous guider. Vos vers ont leurs préférences, autant leur faire plaisir dès le départ !
Les alliés du lombricompostage
- Épluchures de fruits et légumes (sauf agrumes en excès)
- Marc de café et sachets de thé (sans agrafe)
- Coquilles d’œufs écrasées (en petites quantités, pour le calcium)
- Carton non coloré, mouchoirs en papier
- Fleurs fanées, petites feuilles de plantes d’intérieur
Les ennemis jurés des vers
- Produits d’origine animale : viande, poisson, fromage
- Huiles, matières grasses, sauces
- Agrumes en grande quantité
- Oignons, ail, échalotes (en excès, car irritants pour les vers)
Astuce : variez vos apports, coupez les déchets en petits morceaux, et évitez de surcharger brutalement votre lombricomposteur. Il faut un peu de patience au départ, le temps que l’écosystème du bac se mette en place.
Entretenir son lombricomposteur
Un lombricompost sain ne sent rien de désagréable. Si une odeur apparaît, c’est qu’un déséquilibre s’installe. Pas de panique, voici comment garder vos vers heureux :
- Aération : brassez doucement le contenu une fois par semaine
- Humidité : le compost doit être humide mais pas détrempé. Ajoutez du carton si c’est trop mouillé
- Nourriture : ne soyez pas trop généreux : trop de nourriture entassée peut fermenter
Et si vous partez en vacances ? Pas besoin de faire une croix sur vos congés ! Les vers peuvent jeûner jusqu’à 2-3 semaines s’il y a assez de matière et que le bac est équilibré. Pensez juste à ajouter un peu de nourriture variée avant de partir.
Récolter le compost et le thé
Au bout de 3 à 6 mois, selon la température, la quantité de déchets et la démographie de vos vers, vous obtiendrez un compost noir, riche, avec une texture de terre fraîche. C’est le moment de récolter !
- Le compost : récupérez la matière sombre contenue dans la boîte la plus basse et tamisez-le pour retirer les derniers vers
- Le thé de compost : videz régulièrement le jus accumulé dans le bac du bas. Diluez-le à 10% avec de l’eau pour arroser vos plantes
Petite astuce d’Eline : j’utilise le thé de compost toutes les deux semaines sur mes courgettes… elles n’en reviennent toujours pas !
Créer une communauté autour du lombricompostage
Fabriquer un lombricomposteur chez soi, c’est bien plus qu’un geste pratique. C’est une porte ouverte vers un mode de vie plus conscient et respectueux. Pourquoi ne pas en parler à vos voisins, votre famille ou dans votre entreprise ? Beaucoup de municipalités soutiennent ces initiatives et peuvent même vous aider financièrement ou matériellement.
Et si vous avez des enfants à la maison, c’est une superbe occasion d’aborder les cycles naturels, les insectes alliés, et la magie de l’écosystème miniature qui vit dans une simple boîte à vers. Vous pourriez même leur donner des prénoms… mais ça, c’est une autre histoire !
En lançant votre propre lombricomposteur, vous entrez dans un cercle vertueux : moins de déchets, plus de vie dans vos sols, et une autonomie nouvelle dans la gestion de votre production naturelle d’engrais. Et si vous testiez cette aventure dès ce week-end ?
